Poésie sous plastique


La langue chargée



Tous, tous
On y penserait nuit et jour
En dormant c'est à dire aussi
On serait étonnés par tant d'homonymies
Des substantifs illuminés par la pyrotechnie du sens unique
La lettre tant attendue
Les lieux enfin communs
On serait vraiment confiants dans les reflets du verbeux
Et balisés par la comprenure avec juste ce qu'il faut de silence
Pour croire entendre y vibrer la vraisemblance
On s'entendrait, enfin
Au dessus du fossé comblé où croupissaient les voix
Souriants et transportés dans des barques où tous ensemble nous serions
Conjugués
On longerait de loin les côtes de l'isolement
L'air sûr de l'autre, traçable enfin
L'adéquation parfaite de l'idiome nous sauverait
On le saluerait comme notre père à tous
Flambants et neufs d'un communautarisme enchanteur
Mais mutiques tous à la longue, pour continuer d'y croire longtemps
Forcément, à la fin





 



La langue chargée




Juillet 2011