Poésie sous plastique


Trou noir





Pendant quelques lunes
Montèrent les frottements, les cliquetis, les appels
Le fouillis de tous les murmures
Et des savoirs secrets
Dans un angle du vide
S'appellaient les voisines
Prises à leur propre essoufflement
Lorsqu'elles levaient les yeux
Et que la question effarouchante
De leurs solitudes faisaient trembler les clochers
Des moments de grand vacarme
Avec régularité
Tentaient de se perdre dans l'espace
Ça massacrait souvent avec ferveur
Et puis
Pendant quelques lunes
Jurant devant les autels
Ça promettait de ne plus jamais souffrir
Les vrombissements, les ronflements, les échappements
Avaient couvert le bruit vain des vagues
Mais plus personne n'y prenait garde
Depuis quelques lunes
On ne s'entendait plus
Puis soudain
Les fronts se transpercèrent
D'une certitude empoisonnée tirée vers un point incertain
Et une peur
Inconnue comme une nuit acoustique
Tomba partout
Personne n'y croyait il y a à peine quelques minutes
Mais tous étaient déjà morts
Et ne resta plus 
Dans l'intersidéral
Que le vrai silence inhumain






Novembre 2018