Poésie sous plastique


Une cerise sur le cheese cake










Qui pourrait songer à retenir la langue ?
La regarder suffisamment profondément dans les yeux pour la troubler
Lui donner le bon fil à retordre afin qu'elle se survive
Et que ceux qu'elle abreuve sans compter soient bien conduits
Bien clairvoyants
On entend le glissement, une avalanche lente
Parsemés du bout des lèvres
Comme des signes d'appartenance au grand mouvement global
L'améritude qui rampe et contamine avec discrétion
Tous les champs des métaphores 
Qu'on pensait, il y a quelques jours, bien fertiles
La profusion des images possibles qui semblaient définitivement colorées
Sabotés par la traîtrise baveuse des mimétismes
Le sacrifice s'opère sans témoin
Même ceux qui ont les oreilles qui grincent
Ne peuvent que baisser les têtes et pleurer
Pleurer face à tant d'insignifiance
Pleurer sur l'infidélité
Pleurer longtemps et chaque jour
Pris dans l'étranglement de l'abandon
Une vénalité un peu rudimentaire
Éprise des clichés venus d'Outre-Atlantique
Maniés avec l’insouciance d'enfants
Aveugles aux rayures et aux étoiles
Présents dans chacun des idiomes de l'empire
Qui marquent seulement notre immense lassitude
Notre terrible indigence
Notre lâcheté aussi








Juillet 2016




Une cerise sur le cheese cake