Poésie sous plastique


Effondrement














Où mettre le bout des doigts, durci par les touches
Qui envoient les pétitions dans les sphères
 Se presse dans les conduits auditifs pour se taire
Que faire ?
De cette sorte de légère nausée quotidienne
Poussant derrière sans trop se dire
Commun accord et puis encore
Encore
Se balancer aux idées, aux illusions des choix
Pour se sentir au grès des chutes
Étiré, tiraillé, pas chez soi
Pas chez soi
Au monde
Pas chez soi
Fermer les paupières aux vents mauvais
Aux humanités bilieuses, aux sacrilèges ?
Le ventre serré par tant d'inconséquences
Trahison excitée de la simple raison
Se sentir étranger dans sa propre demeure, attendant l'heure
Comme celle d'une sorte de soulagement des fatras
Prédire l'avenir et oublier ?
Être si sûr, si sûr
Que la violence des masses finira par sombrer
Étouffée sous les eaux perdues par sa matrice
Suivant la pente des mondes enfouis
Qui ont cru qu'ils seraient éternels
Puis ont baissé la nuque sous le choc de leurs méfaits
Mais en grand, cette fois
En grand 




Effondrement




Décembre 2016
Hommage au grand Jared Diamond