Poésie sous plastique


La guerre moins quelques jours





 
Nous aurons passé,
De cultes criblés par la terreur de nous-mêmes
En quêtes bavardes d'immortalité
La pleine existence de notre espèce
À nous dévorer sans savoir : pas un seul savoir sur nos tueries
Pas la moindre connaissance de notre besoin d'effondrement
L'ennemi flotte en nous, la méduse
Immortel et toujours nouveau
Frais à la lèvre comme le goût du sang
Notre besoin essoufflé de pouvoir
Et de la douce copulation qu'entraîne son exercice
Dessus, dessous
Notre paresse fébrile aussi
Son urgence à l'excitation
Nous n'avons, des bords d'une civilisation à l'autre
Rien connu de notre nature
De la force grinçante de la mort en nous
Les identités hurlées vers le vide du ciel
Séparées par les palissades de l'aveuglement aux autres possibles
Vont enfin nous rassembler
Dans le bouquet ultime, radieux de notre absence



La guerre moins quelques jours



Octobre 2016