Poésie sous plastique


Nécronymes






La débandade
La débandade n'épargne rien
Les bruits de l'excitation qui l'accompagne
Ferment nos tympans à l'oxygène
Parler n'a plus rien à faire entendre
Alors les mots hibernent
Attendant les prothèses du langage global
Stabilisé aux émotions
Bien expurgé à l'encryptage
Les mots hésitent et puis nous abandonnent
Incertains d'avoir encore quelque place dans la rumeur
Leur dos écorché aux acronymes
Qui satisfont nos paresses et trahissent le manque de substance de nos amours
Plus rien à dire
Que de hoquets sous quelques lignes
Nous avançons vers la fin des langues
Et sans elles nous périrons
Aveugles et muets
La vacuité insensée
La culture de l'extinction
La pensée de masse asséchée
Le ventre ouvert plein d'ennui
La larme coulant sans qu'on l'entende
Le long d'un vide sidéral   



 


 















Nécronymes
 
 








Mai 2016