Peuples de
l'uniforme
Bêlant d'envie
à l'exotisme
S'étalent,
tous
S'empalent aux
quatre coins du monde
Leur gueule
grande ouverte sur des contrées qui leur sourient
En cachant
leurs plombages
La terre,
Fille de joie
muette, leur est due
Elle leur
ouvre maintenant nuit et jour ses cuisses
De leur peau
transparente
Gouttent des
perles de sueur acide sur les embarcadères
Peuples de
l'uniforme
Érythème d'un
mal sourd depuis longtemps fatal
Pullulent en
surface
Là où
l'habitant soulage à peine la nuque de son histoire
Aux pansements
de l'amnésie
Condamné à
s'effacer à l'infini
Peuples de
l'uniforme
Blasés dans
leur attente,
Frustrés à
jamais par la vacuité qu'ils distillent
Île et plage,
éléphants, cathédrales
Craquant sous
la stupeur bornée des foules
Engourdies
sous l'aisance
La violence de
l'éphémère
POURISTES
Fort de France
Mars 2014